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Maryline Desbiolles remporte le Prix littéraire « Le Monde » 2024 pour « L’Agrafe »

Le douzième Prix littéraire Le Monde a été remis, mercredi 4 septembre, à Maryline Desbiolles pour L’Agrafe (éd. Sabine Wespieser). L’écrivaine y poursuit une œuvre ancrée dans l’arrière-pays niçois, où elle vit. C’est dans ses paysages pierreux que court une jeune fille, Emma Fulconis, avec une sauvage liberté, jusqu’au jour où la morsure d’un chien l’immobilise et la pousse à se pencher sur le passé familial que lui rapporte son oncle, grandi dans un camp de harkis. La manière dont l’autrice met sa langue torrentielle, dansante, au service de cette histoire de fractures multiples, est récompensée par notre jury. Présidé par Jérôme Fenoglio, directeur du Monde, celui-ci est composé de journalistes travaillant au « Monde des livres » (Jean Birnbaum, Florent Georgesco, Raphaëlle Leyris et Nicolas Weill) et aux quatre « coins » du Monde : Emmanuel Davidenkoff (développement éditorial), Zineb Dryef (« M Le magazine du Monde »), Gaëlle Dupont (Planète), Clara Georges (« Intimités »), Raphaëlle Rérolle (Grands Reporters), Solenn de Royer (Politique) et Alain Salles (Débats et Idées). L’Agrafe succède à Triste tigre, de Neige Sinno (P.O.L).
J’y suis abonnée depuis extrêmement longtemps, et c’est le seul journal que je reçoive en papier. Il me sert beaucoup quand j’épluche mes légumes, et j’adore le moment où, le dépliant, je découvre ou redécouvre des articles. Et puis j’ai écrit pour vous plusieurs tribunes, et notamment une le 15 juillet 2016, après l’attentat de Nice. Je me trouvais sur les lieux. Quand Le Monde m’a sollicitée, je me sentais si mal que j’ai commencé par refuser. Et puis je me suis dit que c’était la seule chose que je pouvais faire. On m’a beaucoup parlé de ce texte à propos d’un attentat dont beaucoup de gens ont eu l’impression qu’il n’avait pas été traité comme les autres. Enfin, s’agissant de mon rapport au Monde, c’est après avoir lu un entretien avec Sabine Wespieser dans « Le Monde des livres » que j’ai décidé de rejoindre cette maison. Elle y parlait de l’indépendance de sa maison, qui fêtait ses vingt ans, et j’ai senti une vibration, l’engagement de cette femme formidable. J’avais virtuellement quitté ma maison précédente [Seuil] et, sur-le-champ, je lui ai envoyé un message. Elle m’a répondu aussitôt, tout s’est joué en un instant.
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